Retour de l'OpenSource XP 2022
Nom de Zeus ! Qu'est-ce que ça fait du bien ce monde libre !!
J'ai eu la chance, le 8 et 9 Octobre 2022, de participer à l'Open Source Experience, un des grands rendez-vous européens du logiciel libre et open source.
Quel bonheur de voir que toute une partie de la profession est engagée pour la défense de ses valeurs, pour la création de Communs et non pour la recherche de profit. Quelle joie de voir que les questions de protection de l'environnement, de responsabilité numérique sont largement abordées.
Voici le compte-rendu des quelques conférences que j'ai particulièrement apprécié.
Le monde du libre peut-il être inclusif sans les femmes ?
Par Isabelle Collet, informaticienne, enseignante-chercheuse à l'université de Genève et romancière française
J'ai failli ne pas y aller, j'avais peur que cette conf enfonce des portes ouvertes mais en voyant que la conférencière était enseignante-chercheuse à l'université de Genève, je me suis dit que ça ne serait pas ce à quoi je m'attendais et je n'ai pas regretté.
Constat rapide et triste : au début, quand les métiers de l'informatique n'étaient pas côtés, c'était bon pour les femmes. Dès que ça a commencé à monter en "puissance", en prestige et en "pépètes", là, étonnement on a vu les hommes débarquer massivement :
On a globalement gommé, invisibilisé ou juste pas retenu les grandes femmes du monde de l'informatique... Isabelle Collet nous a raconté notamment une histoire un peu sordide autour de la page wikipedia de Marion Créhange, figure pionnière de l'informatique en France, une des premières personnes à avoir porté une thèse en informatique et décédée cette année dans l'indifférence totale. Bon.
Isabelle Collet a balayé de la main le concept qui revient souvent d'auto-censure, elle parle plutôt de censure sociale ancrée à tous les niveaux de notre société
Mais elle tempère en même temps les quelques solutions qui viennent souvent à nos petites têtes comme notamment :
Le renforcement (mentorat, rôles modèles etc..). Elle dit "oui, il faut le faire mais ça ne suffit pas du tout" et même parfois contre-productif. Si par exemple, on dit : "Mais si, regarde, Marie Curie, elle a eu 2 prix nobels, c'est possible !" : en vrai, non, impossible de s'identifier à 1 monstre sacré quand on est débutant·e. Marie Curie est une exception, il y a aussi la place pour une femme qui n'aurait pas 2 prix nobels et qui serait plus accessible.
Par contre, elle donne plusieurs pistes de fond qui reviennent globalement à réformer en profondeur tout système qui les discrimine les femmes. Ça commence par réduire les inégalités en partageant, au moins à parts égales, les rôles domestiques et d'éducation des enfants.
Ensuite, ça passe par faire de chaque lieu une "Safe place" permettant à chaque fille ou femme de ne pas devoir à endurer, bien souvent en minorité, commentaires sexistes, lourdeurs viriles et blagues nulles. Mettre la focale sur d'autres compétences que celles super techniques et mettre plus de diversité dans le corp professoral et même au plus haut niveau.
Et à défaut d'abattre les murs et d'avoir un système non discriminant, il faut avoir des politiques de discrimination positive et militantes, prôner l'équité plutôt que de l'égalité.
Enfin, (elle a dit plein d'autres trucs mais je vais m'arrêter là), elle appelle les hommes qui n’agressent / discriminent pas les femmes de leur apporter leur soutien frontal quand cela le demande. Bref, merci, c'était très cool cette petite conf !
Les communs numériques
par Vincent Bachelet, Juriste, consultant, doctorant et militant des communs numériques
Plus petite salle pour cette conférence et un format beaucoup trop court et frustrant mais Ô combien instructif et passionant.
Vincent Bachelet nous présentait en 20 minutes quelques travaux de sa thèse sur le sujet des communs numériques. Il nous a d'abord expliqué que les communs (Communaux) remontaient à l'ancien régime sous la forme de fours à pain, de forêts/bois etc et qu'ils avaient quasiment disparu à la révolution.
👉️ Conseil de lecture Elinor Ostrom.
Retour du concept dans le champ universitaire dans les années 70 par le prisme de la tragédie des communs (Alchia & Demsetz) en se basant sur la théorie du faisceau de droit (commons).
En attendant de lire Ostrom, voici ses 8 principes (conférence d'anapolis 1985, Governing the commons, 1990)
- Des limites clairement définies : « les individus ou ménages possédant des droits de prélever des unités de ressources d’une ressource commune doivent être clairement définis, ainsi que les limites de la ressource en tant que telle » ;
- Une concordance entre les règles d’appropriation et de fourniture et les conditions locales : « les règles qui restreignent, en termes de temps, d’espace, de technologie et/ou de quantité l’appropriation des unités de ressources sont liées aux conditions locales et aux obligations en termes de main d’œuvre de matériel et/ou d’argent » ;
- Des dispositifs de choix collectif : « la plupart des individus concernés par les règles opérationnelles peuvent participer à la modification des règles opérationnelles » ;
- Un mécanisme de surveillance interne : « les surveillants qui examinent les conditions de la ressource commune et le comportement des appropriateurs rendent compte aux appropriateurs ou sont des appropriateurs eux-mêmes » ;
- Des sanctions graduelles : « les appropriateurs qui transgressent les règles s’exposent à des sanctions graduelles (en fonction de la gravité et du contexte de l’infraction) par les autres appropriateurs et/ou agents travaillant pour le compte des appropriateurs » ;
- Des mécanismes pour résoudre les conflits : « les appropriateurs et leurs représentants disposent d’un accès rapide à des arènes locales bon marché pour résoudre les conflits entre appropriateurs ou entre les appropriateurs et leurs représentants et agents » ;
- Une légitimité reconnue par l’État : « les droits des appropriateurs d’élaborer leurs propres institutions ne sont pas remis en cause par des autorités gouvernementales externes » ;
- Un système étendu doit se composer d’une imbrication de structures chargées de gérer les ressources communes : « les activités d’appropriation, de fourniture et de surveillance, d’application des règles, de résolution de conflits et de gouvernance sont organisés par de multiples niveaux d’entreprises imbriquées » (publiques et privées) ;
Quelles structures économiques pour ces communs numériques ?
Le commun numérique ne désigne pas tant la ressource produite que le système socio-technique de production de cette dernièreN. Julien & K. Roudaut 2020
Concernant les communs numériques plus précisément, plusieurs enjeux apparaissent aujourd'hui :
Comment valoriser le travail des communs numériques ? Comment pallier l'impensé économique du logiciel libre initialement pas de nécessité aujourd'hui des modèles se sont développés (dons, subventions, vente de biens et prestation de services annexes) mais pas de valorisation directe du travail de maintien et développement
Et comment limiter les conséquences de cette absence de valorisation ; failles Hearthbleed, Log4Shell, OpenSSL par ex.
L'association comme primo-structure des communs numériques :
🙏 financement par subvention
😵 activité économique et commerciale limitée
😵 participation à l'association de personnes morales de droit public contraintes
Un montage possible néanmoins serait le fait de faire détenir par une association une structure commerciale : visiblement, VLC semble être organisée de cette manière, je n'ai pas trouvé beaucoup d'information à ce sujet mais ce serait à creuser.
La mutualité, un modèle adapté à la valorisation des communs numériques en situation de crise :
👍️ cadre juridique simple
🤸 fonctionnement souple
🆓 liberté statutaire
🗳️ fonctionnement démocratique garanti par la loi
🏝️ dispositif législatif qui encourage l'archipélisation
🔖 l'adhésion comme fondement aux droits d'accès et de prélèvement
🪙 la cotisation, fondement de la soutenabilité économique de la ressource
Mais:
❔ modèle peu étudié
🚒 modèle de crise
📈 une croissance encouragée par le législateur au mépris de l'éthique mutualiste
📊 soutenabilité économique limitée
⛔️ exclusion des personnes morales
La coopérative (loi 1947) !
👨❤️👨 meilleur des 2 mondes associatifs et commercial
💕 valeurs fortes proches de celles des communes numériques, dont principe démocratique
🎡 régime juridique qui encourage le fédéralisme
mais :
😲 régime juridique dense et confus
📚️ grande dépendance au droit des sociétés qui ne garantie pas les valeurs des communs
🤼 concialition compliquée entre efficacité économique et gestion démocratique
La SCIC
➕ avantages partagés avec la loi 1947
👮 révision coopérative renforcée
🎋 structure pensée pour produire du commun
🧩 multi-sociétariat - facilitation de la participation de l'acteur public
🏦 forme commerciale classique facilitant la valorisation économique
MAIS:
📚️ grande dépendance au droit des sociétés, risque de dilution des valeurs des communs
🤼 conciliation compliquée entre efficacité économique et gestion démocratique
🙄 risque d'un rôle trop important pris par l'acteur public
💳️ limitations induites par la nature commerciale
🌈 limitations induites par la nature coopérative
Pour conclure, ce n'est pas un scoop mais il y a une forte proximité idéologiqque entre ESS et communs numériques. Le portage juridique des communs numériques via ces structures est possible et pertinent alors il faut y aller !
Mais les structures de l'ESS demeurent insuffisantes pour garantir la fois la soutenabilité économique et le respect de la vision du projet.
On repart avec une question à 1 million qui me dépasse totalement : comment répliquer le fonctionnement du TRUST américain à des fins sociales ? Vous avez 4h.
Quoi de mieux qu'on exemple pour continuer sur le sujet des communs ? M'ssieurs Dames, voici...
Décidim par Open Source Politics
par Pauline Bessoles (dir. adjointe des opérations) et Baptiste Thivend (data analyst)
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Décidim, il s'agit d'un logiciel libre de démocratie participative à l'initiative de la municipalité de Barcelane lorsque la liste participative Barcelon en Comù a gagné les élections municipales en 2015 ! Techniquement, le projet est codé en ruby on rails et avec une architecture modulaire permettant dès le début d'étendre le fonctionnement de la plateforme aux différents besoins.
Budgets participatifs, concertations, convention citoyenne, equête publique, pétitions, aménagement participatif...
En commun, Decidim s'est étendu au delà de Barcelone, en France avec Open Source Politics et partout dans le monde (Es, Fr, US, Jp, Allemagne, Brésil, Italie). La gouvernance se fait avec l'ensemble de ces acteurs et ces réalités. C'est admirable. Un grand nombre de projets déjà réalisés notamment pour le sénat et l'approche modulaire leur ont permis d'adapter le Design System à l'état Français. Et bim, trop la classe 😎
La roadmap de decidim est discutée sur la plateforme meta.decidim qui est ... un decidim #dogfooding. En tout cas, c'est une bonne piste de réflexion pour Toovalu, j'avoue que je n'aurais pas pensé utiliser Decidim en dehors du cadre politique mais pourquoi pas après tout ?!
Un contrat social reposant sur 4 piliers a été construit dès la création du projet :
1. Transparence (licence, open data sur les données ouvertes, hash d'intégrité pour interdire aux petits malins de jouer avec la démocratie)
2. Confidentialité (RGPD etc)
3. Démocratie (gouvernance partagée)
4. Collaboration
Open source politics, acteur français de commun Decidim, a été fondé à la base en association puis est devenue une entreprise de l'ESS. 4 fondateurs complémentaires (Tech, Produit, Conseil, Gestion). Ce changement de structure juridique fait vraiment écho à la conférence de Vincent Bachelet.
Pour ma part, je connaissais déjà bien Décidim, je me suis surtout dit qu'ielles avaient l'air heureux·ses de participer à rendre nos sociétés plus libres et démocratiques, ça m'a fait du bien et j'ai décidé de le mettre en place là où j'habite ! Merci Décidim & OSP 💪 !
Les communs de la mobilité
par Marguerite Grandjean, Directrice d'étude à l’association La Fabrique des Mobilités
Marguerite Grandjean nous présente l'organisme pour lequel elle travaille : la fabrique des mobilités. Il s'agit d'une association d'intérêt général pour décarboner la mobilité. Gros sujet.
Elle nous présente les résultats et enseignements de l'étude "Communs numériques de la mobilité" mandaté par AIT et Ademe réalisés avec l'appui d'une quinzaine de communs existants (open street map, open food france par ex.).
3 piliers
1. Une resource (qualité du produit, utilisations pilotes de référence, satisfaction d'utilisation)
2. Une communauté (identification des parties prenantes, proximité des besoins de la communauté, animation & rdvs réguliers)
3. Une gouvernance (vision claire de l'organisation nécessaire à l'existence du commun, clarification des processus de décision, identification d'un modèle de revenu)
Les phases de vie d'un commun
1. Phase de préfiguration (comment initier et motiver le commun)
1. Comment trouver des utilisateurs ?
2. Faut-il se monter en commun ?
3. Faut-il créer une gouvernance
2. Phase d'émergence (un projet qui explose, un certain nombre de réutilisateurs, des contributeurs en place)
3. Phase de maturité : enjeux
1. assumer son rôle d'infrastructure numérique, garantir une solidité professionnelle de la ressource
2. clarifier la gouvernance pour intégrer l'influence des acteurs privés et associer les pouvoirs publics ?
5 rôles clés à assurer
(reprise de Matti Schneider https://communs.mattischneider.fr/3-roles)
- Communauté (La communauté des utilisateurs des communs numériques est toujours l’ultime décisionnaire. Les modalités de son expression sont à déterminer par chaque commun.)
- Contributeur (En l'absence de contributeurs, le service numérique commun n'évolue pas. Cela peut être approprié s'il continue à remplir son rôle vis-à-vis de sa communauté, mais peut poser un problème si plus personne en son sein n'est capable de mener les évolutions)
- Opérateur (Ce rôle vise notamment à organiser et fédérer les contributions)
- Garant (Un rôle de garant d’application du commun doit être tenu, avec une liste claire des sanctions applicables en cas de non-respect des règles qu’il décrit.)
- Sponsor (Certaines organisations peuvent soutenir un service numérique commun sans y contribuer directement, par exemple de manière financière par le don ou la subvention, ou par la réputation en promouvant les usages de l’outil.)
Un moteur de recherche communautaire et décentralisé
par Aline Paponaud (@bootis) d'Adelean
Testez ce moteur de recherche en cliquant ici 👉️ all.site
Super idée et très bonne conf pour Aline Paponaud (qui est peut-être la première CTO que je croise, juste). Aline nous rappelle le problème majeur des moteurs de recherche comme Google, c'est que ce sont des outils centralisés, privés et dont le but premier est faire du profit. On est très loin de la philosophie de la fin des années 90 où google brillait pour sa simplicité (face à des AOL et des Yahoo qui avaient l'approche inverse).
Sur Google, la première page est de la pub ou des liens spéciaux type actualité, film, produit... On peut tenter de "manipuler" ou soudoyer google par différents moyens mais ça ne veut pas dire qu'il s'agit du meilleur résultat pour autant :
- SEA (liens sponsorisés)
- SEO (contenu et structure optimisé)
- IA (couche sémantique question/réponses et divers widgets)
- conformité
- intérêt
Un moteur de recherche fonctionne en 3 étapes :
1. 🤖 **Crawling** (trouver et examiner le contenu disponible)
2. 🧱 **Indexing** (catégoriser chaque élément)
3. 🎚️ **Ranking** (Décider quel contenu sera le plus utile)
Aline Paponaud nous présente un nouveau concept de moteur de recherche qui s'inspire des moteurs de recherche :
- on s'abonne à des sources / moteurs de recherche (d'où l'aspect communautaire et décentralisé) qui "trouvent" et "catégorisent" du contenu
- on définit les paramètres qu'on veut utiliser pour ses recherches (le Ranking devient transparent)
Pour l'ajout de moteur de recherche, le principe ressemble au système de PR de github.
Ça fait sens et ça donne envie. Le projet n'est qu'à ses débuts, il manque la documentation minimale pour se mettre en action et je ne suis pas sûr de ce qui est sous licence libre et ce qui ne l'est pas. À suivre.
Plus d'info ici : https://haystackconf.com/files/slides/haystackOTParis22/Haystack%20On%20Tour%20-%20Case%20Studies%20&%20Search%20Doctors.pdf
Etre éditeur d’un logiciel Open Source et être sélectionné aux côtés des grands de son marché
par Manon Midy, Enedean / Tuleapp
Conf à revoir ici
Manon Midy commence par nous présenter comment Tuleapp, le produit qu'elle représente, a été recensé dans le Magic quadrant de Gartner.
D'abord, elle l'explique par le fait qu'ils aient réussi à :
1. présenter une vision originale du métier
On bouscule les idées en place, on apporte de nouveaux concepts, on partage notre vision du marché fonction des demandes clients, on utilise l'expérience des fondateurs de l'entreprise.
2. définir un positionnement clair et assumé
Choisir c'est renoncer. Quand on renonce à un certain marché, le positionnement est plus simple à comprendre/identifier, démontrer en quoi votre proposition de valeur est différente, coeur de cible précisément identifié (le reste n'est qu'opportunité).
💁 Astuce "Crash test" de son positionnement
> Identifier vos messages clés > Remplacer votre marque par un concurrent > Si ça fonctionne, vous n'être pas différent.
3. expliquer comment l'open source apporte de la valeur
L'open source n'est pas LA fonctionnalité du produit. On gagne presque jamais juste parce qu'on est open source ou même un logiciel libre.
Manon Midy nous rappelle que le concept d'open source n'est pas universellement interprété :
- ignoré parfois (US, corée, Japon...)
- associé à "gratuit ou low cost" (Inde, Brésil, Afrique)
- signe d'engagement, liberté, indépendance (Europe)
Pour résumer :
C'est bien d'avoir des valeurs, mais il faut démontrer la valeur de ces valeurs :- qu'est-ce qui est rendu possible par ces fameuses valeurs où par les choix pris en fonction- quels sont les problèmes résolus
Pour creuser le sujet, je vous encourage à aller voir cette conf
4. élaborer et mettre en avant un business model innovant
L'objectif de cette partie est de montrer la viabilité de l'entreprise en créant un Business Model qui valorise les principes et valeurs de l'open source. Idée innovante de leur BM, une roadmap participative qui implique un cofinancement de l'évolution de la roadmap.
5. présenter de vrais retours d'expérience clients
Ils ont mis beaucoup d'énergie pour faire en sorte d'avoir des retours d'expérience clients super riches et exploitables en passant par des plateformes dédiées comme :
ou via des vidéos-témoignages, articles, webinaires et même conférences.
Comment devenir éditeur open source
par François Desmier, MAIF
"On fait de l'open source parce que le partage est dans l'adn de la MAIF (et aussi pour la marque employeur, c'est ce qui attire les bon·ne·s développeurs·euses)"
Définir un cadre légal
Ils ont choisi une licence "Non copyleft" qui autorise Le copyleft (🄯), parfois traduit comme gauche d'auteur ou copie laissée, est l'autorisation donnée par l'auteur d'un travail soumis au droit d'auteur (œuvre d'art, texte, programme informatique ou autre) d'utiliser, d'étudier, de modifier et de diffuser son œuvre, dans la mesure où cette même autorisation reste préservée.
Ils ont choisi des noms qui les faisait triper (issu de la mythologie japonaise).
Faire infuser en interne avec que les autres équipes s'emparent de la démarche et ça passe par un outillage :
- charte open source
- guide d'ouverture
- jeux de template
Prévoir le temps d'après :
Informer (roadmap, changelog) > Promouvoir (meetup, confs) > Animer (réseaux, issues, questions) > Fédérer (faciliter la contribution, documenter hyper rigoureusement).
Il ne faut pas négliger l'énergie à y mettre.
Ça se bosse, ça demande du temps, de l'organisation et de l'énergie. On apprend encore ça, rien n'est jamais parfait mais ça vaut le coup !
Quel rapport entre numérique et changement climatique
par Tristan Nitot @scaleway
Tristan Nitot, une des figures du monde du logiciel libre en France nous parle changement climatique et nous demande de nous assurer que le numérique est du côté de la solution et non du problème.
Petite citation 🎁
Il est difficile de faire comprendre quelque chose à un homme lorsque son salaire dépend précisément du fait qu'il ne la comprenne pas.Upton sinclair
En 2018: 15 milliards de terminaux numériques
En 2025: 65 milliards (4.33 fois plus)
Nos pages web sont 146x plus lourdes qu'au début du web.
Office est 171x plus consommateur en RAM entre les versions
Le numérique produit 4,2% des gaz à effet de serre (GES) soit l'équivalent de 3x la France :
Terminaux:
- fabrication: 76%
- utilisation: 8%
Réseau:
- fabrication: 5%
- utilisation: 5%
Datacenters:
- fabrication: 2%
- utilisation: 4%
source inum2020 greenit.fr/impacts-environnementaux-du-numerique-en-france
Alors comment agir ?
- Se former (fresque du numérique par ex.
- Mesurer :
côté browser: Green-it analysis
- côté serveur: https://github.com/hubblo-org/scaphandre
- Éco-conception partout
- optimiser les infrastructures
- utiliser le cloud (ALERT. Conf par Scaleway) et utiliser un DC efficace (énergie et eau) => DC5 semble être intéressant.
🎧️ Podcast à écouter l'octet vert.
Je m'arrêterai là car ça fait déjà long mais j'aurai pu parler aussi de Martin Alvarez (@huawei) qui nous a présenté le principe de mini-apps OW2 🤯 qui est juste incroyable et de comment construire une app pour recenser le patrimoine culturel d'une commune en quelques minutes (plus d'info ici https://quick-app-initiative.ow2.io/news/2022-06-08-your-town-deserves-a-quick-app/) grâce au web sémantique, à une techno bien fichue et à l'open source :
(conférence à revoir ici).
J'aurais aimé parler également de Gaël Duval, figure pionnière du libre, cofondateur de la distrib Mandrake/Mandriva (pour les ieuv) qui nous a expliqué que le concept de souveraineté numérique était une affaire de sécurité nationale majeure (mais qu'on était par du tout sur la bonne voie). Et puis j'aurais pu parler également des nombreux retours de Bluemind, Centreon, FactorFx, XWiki sur leurs modèles d'affaires et les différences mais ce serait quasiment aussi long que cet article alors je vais juste vous renvoyer vers la playlist car les vidéos sont disponibles :
- Quel Business Model pour l’Open Source du 21e siècle ? 👌
- Open Source Business Lab #6: Différentes stratégies pour éditer un logiciel en open source
En tout cas, ces 2 jours furent extrêmement riches, c'était véritablement très intéressant d'avoir ce recoupement de bonnes pratiques, témoignages !
Bravo aux organisateurs•rices, un événement d'une très grande qualité, zéro bullshhit, des confs de haut vol 👏 Je suis reparti de Paris avec plus d'interrogations qu'en arrivant ce qui est, très certainement, la marque d'un événement qui sonne juste et qui bouscule !